Extrait de SWITCH OSEZ LE CHANGEMENT
Comment mettre fin à la dépendance de John vis-à-vis de son BlackBerry ?
SITUATION : John a développé une dépendance vis-à-vis de son BlackBerry. Il a des spasmes dès que son téléphone se déclenche. Il ne cesse de guetter et de lire tous les messages qui arrivent. Cette dépendance est source de graves inattentions. En réunion, il dissimule son appareil sous la table pour pouvoir lire discrètement ses messages (ce qui n’est pas sans nuire à ses relations avec ses collègues). Pendant le dîner, il ne peut plus rester concentré sur la conversation et sa femme en est de plus en plus agacée. Un jour, il a failli avoir un accident parce qu’il essayait d’envoyer un e-mail tout en conduisant. Il sait qu’il doit changer cela mais, à chaque fois qu’il décide d’arrêter, son BlackBerry sonne. [John n’existe pas, mais nous connaissons tous un John.]
Quel est l’élément sur lequel on peut agir, et qu’est-ce qui empêche qu’il entre en jeu ?
Le changement comportemental souhaité est assez clair : il faut que John cesse de se servir de façon incessante de son BlackBerry (surtout quand il est au volant). Quelle est la force qui l’empêche de le faire ? C’est bien sûr son Éléphant. Dans toute situation de dépendance, le coupable est l’Éléphant.
Comment franchir le pas ?
Dirigez le Conducteur
- Trouvez les éléments prometteurs. Y a-t-il des moments pendant lesquels John n’est pas en proie à cette compulsion ? Qu’est-ce qui change dans ces moments, et pourrions-nous trouver le moyen de reproduire ces conditions ?
- Indiquez la destination. John a besoin d’un objectif clair et net. N’oublions pas qu’un objectif clair et net est particulièrement utile là où les gens ont tendance à rationaliser (John se dit à chaque fois : « Il faut simplement que je voie si cet e-mail-là est arrivé. ») John pourrait essayer différents objectifs clairs : « Pas de BlackBerry pendant le dîner », ou bien « Pas de BlackBerry après 18 heures », ou encore « Le BlackBerry, seulement quand je suis en déplacement ». Il doit traquer son point faible.
Motivez l’Éléphant
- Trouvez quelle est l’émotion. Demandez à la femme de John de l’obliger à lire à haute voix les dix derniers e-mails qu’il a reçus, puis demandez-lui si un seul de ces messages justifie qu’il soit ainsi accroché à son appareil. Un peu d’embarras lui fera du bien.
- Trouvez quelle est l’émotion. De plus en plus, les accidents de voiture sont provoqués par des conducteurs comme John. On pourrait peut-être l’ébranler en lui racontant l’histoire d’un mignon petit chiot écrasé par un automobiliste qui envoyait un e-mail tout en conduisant.
- Faites appel à l’image. Sa femme et ses collègues pourraient faire valoir que cette manie du BlackBerry ne s’accorde pas avec sa personnalité : « John, tu es d’ordinaire quelqu’un qui se maîtrise ; cela fait tout drôle de te voir aussi accro. »
- Créez un état d’esprit de développement. Certains réussissent à arrêter de fumer à la dix-septième tentative. Si John veut vraiment en finir avec cette habitude néfaste et s’il « rechute », son entourage doit l’encourager à poursuivre l’effort.
Définissez le chemin à suivre
- Changez l’environnement. La femme de John pourrait tout simplement fracasser le BlackBerry à coups de marteau, et le problème serait résolu. Si cette option n’est pas envisageable, John peut mettre son BlackBerry dans le coffre de la voiture chaque fois qu’il doit prendre le volant. Ainsi, il ne sera plus obligé de lutter contre son Éléphant dès que l’appareil vibre.
- Adaptez l’environnement. La sonnerie du BlackBerry (ou le vibreur, ou le signal lumineux) agit comme le chant des sirènes. Peut-on couper le son ? Supprimer le signal lumineux ?
- Rassemblez le troupeau. Les collègues de John doivent convenir qu’à chaque fois que John commencera à regarder son BlackBerry sous la table en réunion, ils le fixeront tous des yeux jusqu’à ce qu’il découvre leurs regards désapprobateurs.
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