COUPLONOMICS est un livre peu ordinaire. Best-seller international venu des États-Unis, cet ouvrage a convaincu le monde entier avec une idée folle : couple et économie font bon ménage. La preuve, à eux deux, ils forment une nouvelle discipline qui sera peut-être un jour enseignée (qui sait ?) : la couplonomique !
Explications sur ce courant original par leurs créatrices : Paula Szuchman et Jenny Anderson, les auteurs du livre Couplonomics.
EXTRAIT
Pourquoi l’économie (et pas… l’aromathérapie, par exemple) ?
La plupart des gens considèrent l’économie comme une discipline ennuyeuse, difficile et inutile au quotidien. Ils n’ont pas entièrement tort. L’économie n’est-elle pas appelée la « science funeste » ? Il est vrai que les économistes sont connus pour rédiger des articles truffés d’équations mystérieuses, de lettres grecques et de termes sibyllins tels que l’autarcie, le satisficing et le monopsone*. Mais c’est juste pour être les seuls à comprendre ce qu’ils racontent.
À la base, l’économie est quelque chose de bien plus simple : c’est analyser comment les particuliers, les entreprises et les sociétés gèrent des ressources rares. Le même casse-tête que votre partenaire et vous essayez de résoudre jour après jour, à savoir comment gérer des ressources limitées – votre temps, votre énergie, votre argent et votre libido – en gardant le sourire et votre vie conjugale au beau fixe ?
Regardez votre couple : vous êtes deux adultes ambitieux, volontaires et passablement stressés qui tentent de vivre à deux dans le même logement, ensemble ; de réussir leur vie, ensemble ; peut-être d’élever des enfants, ensemble ; et, avec un peu de chance, de prendre plaisir à passer le restant de leurs jours ensemble. C’est loin d’être facile. Tout bien considéré, votre mariage est une entreprise, une affaire qui, tantôt se porte comme un charme, tantôt pédale dans la semoule, comme si vous couriez un marathon au petit matin après une soirée trop arrosée. La vie conjugale est un vrai boulot. Avec ses différentes tâches et les efforts qu’elle réclame.
D’abord, le boulot administratif qui consiste à gérer le ménage, une besogne beaucoup plus compliquée quand on est deux. L’un range systématiquement ses affaires, tandis que l’autre ne fait jamais le lit et laisse toujours traîner des trognons de pomme et des vêtements de gym qui sentent la sueur. S’il y a des enfants, il faut bien quelqu’un pour veiller à ce qu’ils aient fait leurs devoirs, pris leur bain, dîné et soient couchés à 20 heures, et ce quelqu’un se retrouve parfois à gérer cette tâche tout seul parce que sa moitié est partie prendre l’apéro avec des collègues, que cet apéro s’est transformé en dîner, et que ce dîner a dégénéré en beuverie jusqu’au petit jour.
Ensuite, le boulot psychologique et émotionnel qu’implique la vie avec quelqu’un qui n’est pas soi et qui, par conséquent, n’a pas les mêmes préférences ni les mêmes modes de communication.
Il y a les petites choses de la vie conjugale – trouver un compromis sur la maison de ses rêves, calculer sur quoi tirer quand les fins de mois sont difficiles, décider s’il est cruel de donner à son premier enfant le prénom de l’arrière-grand-tante. Et les grandes choses, celles qui réclament de grands efforts – se réconcilier après une terrible dispute où l’on s’est dit des choses atroces, rester debout toute la nuit à se demander si l’on a bien fait de déménager en ville pour être plus près du nouveau job de sa femme, laisser son mari punir les enfants, couper la poire en deux ou céder.
Assumer toutes ces tâches nécessite de puiser dans les ressources rares évoquées précédemment. Trouver le temps, mobiliser son énergie, entretenir sa libido, évaluer les coûts de se montrer souple et les avantages de camper sur ses positions.
C’est là que connaître quelques rudiments d’économie peut se révéler utile. En raisonnant comme un économiste, vous pouvez avoir une vie conjugale qui, non seulement réclame moins de travail, mais ressemble à des vacances. L’essentiel est de développer ces ressources rares et de les affecter plus intelligemment. Essayez, et votre vie de couple ne tardera pas à devenir une affaire prospère.
Nous croyons dans l’économie parce qu’elle ne fait pas de différence entre les sexes, entre qui a raison et qui a tort, qui sait manier la rhétorique et qui peine à exposer ses arguments. L’économie ne cherche pas à vous parler comme si vous étiez trop bête pour comprendre, ni à vous prouver par A + B que vous devriez aller voir un psy. Elle n’a que faire de savoir lequel de vous deux a remporté la dernière bataille, ou à qui vient le tour d’avoir la télécommande. Au contraire, elle propose des solutions logiques et impartiales à ce qui apparaît souvent comme des conflits domestiques irrationnels et à forte charge émotionnelle.
Dans ce livre, nous allons vous montrer comment appliquer des principes économiques fondamentaux pour tirer le meilleur parti de vos ressources. Comment faire davantage l’amour, faire moins la vaisselle, débattre plus efficacement, faire davantage l’amour, survivre aux années difficiles, négocier avec succès, faire davantage l’amour et, croyez-le ou non, amener votre partenaire à faire des choses qu’il n’a jamais faites auparavant, comme nettoyer la gouttière ou écouter ce qu’on lui dit.
* L’autarcie est l’autosuffisance, le satisficing est un néologisme créé par l’économiste Herbert Simon pour désigner une solution satisfaisante bien que non optimale, et le monopsone est un marché comportant un seul acheteur face à un grand nombre de vendeurs.
Extrait de l'introduction de COUPLONOMICS,
de Paula Szuchman et Jenny Anderson
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