Robert Greene, l'auteur des best-sellers Power, Séduction et Stratégie, rassemble à lui seul une immense culture universitaire. Ses livres extrêmement documentés étudient les comportements humains et pointent nos travers comme nos forces avec une précision quasi chirurgicale.
Face à lui, 50 Cent ("Fifty cent"), ancien dealer new yorkais rendu célèbre par son ascension fulgurante dans le monde du rap et son incroyable sens des affaires.
Leur point commun ? Ils ont coécrit La 50e Loi, une apologie de la témérité et de l'intrépidité dans laquelle la peur est notre plus grand obstacle pour atteindre le succès.
Comment deux personnalités aussi différentes ont-elles pu travailler ensemble sur ce projet étonnant ? Réponse de Robert Greene dans cet extrait de l'avant-propos de La 50e Loi.
« C’est pendant l’hiver 2006 que j’ai rencontré 50 Cent pour la première fois. Il s’était passionné pour mon livre Power, les 48 Lois du pouvoir, et ne demandait qu’à en écrire un avec moi. Pendant ce premier entretien, nous avons évoqué la guerre, le terrorisme, le secteur musical. J’ai été frappé par le fait que nous jetions sur le monde des regards très similaires, en dépit de nos différences culturelles considérables. Par exemple, à propos des luttes de pouvoir qu’il livrait à l’époque dans l’univers musical, nous allions tous les deux au-delà des explications innocentes données par les différents protagonistes et tentions de discerner leurs véritables intentions. Il avait acquis cette façon de penser dans les rues de ce qu’il appelait le "Southside Queens" : un quartier dangereux généralement connu sous le nom de South Jamaica, situé à proximité de New York sur l’île de Long Island. C’était une question de survie. De mon côté, j’étais arrivé au même résultat en lisant quantité de livres d’histoire et en observant les manœuvres tortueuses de différents personnages à Hollywood, où j’avais travaillé de nombreuses années. Nos perspectives étaient identiques.
Nous nous sommes quittés ce jour-là avec l’intention avouée d’écrire quelque chose ensemble. Au cours des mois suivants, comme je m’interrogeais sur le thème éventuel de notre ouvrage, je m’intéressai de plus en plus à l’idée de rapprocher nos deux milieux. [...] L’intérêt spécifique de notre projet était de faire fi autant que possible de nos différences superficielles et de collaborer sur le plan des idées pour éclairer certaines vérités de la nature humaine qui dépassent les catégories admises sur le plan social ou ethnique.
Je continuai à traîner avec Fifty pendant une bonne partie de l’année 2007, sans préjuger de ce à quoi ce livre pourrait ressembler. J’avais accès à la quasi-totalité de sa vie. J’étais présent à de nombreux
En décrivant la course au pouvoir de divers personnages historiques, j’étais arrivé à une conviction : la source de leur succès pouvait presque toujours se ramener à une compétence ou une qualité unique qui les distinguait de tout le monde. Chez Napoléon, c’était sa capacité remarquable à emmagasiner une quantité colossale de détails et à les classer dans son esprit. Cela lui permettait d’en savoir plus long sur la situation que les généraux ennemis. Ayant observé Fifty, ayant parlé avec lui de son passé, je conclus que la source de son pouvoir était sa totale intrépidité.
Cette qualité ne se manifeste ni par des hurlements ni par des techniques grossières d’intimidation. Si parfois Fifty s’y abandonne en public, c’est pure comédie. En coulisses, il est froid et calculateur. Son absence de peur éclate dans son attitude et dans ses actes. Il a trop côtoyé le danger dans la rue pour être le moins du monde décontenancé par tout ce à quoi il peut se heurter dans le monde des affaires. Si une proposition ne lui convient pas, il se retire sans le moindre souci. S’il est obligé de porter un coup bas à un adversaire, il le fait sans l’ombre d’un remords. Il possède une extrême confiance en lui-même. Dans un environnement où la plupart des gens sont timides et conservateurs, il possède l’avantage d’être disposé à en faire plus, à prendre des risques et à violer les convenances. Issu d’un milieu où personne ne peut s’attendre à dépasser l’âge de vingt-cinq ans, il est habité par le sentiment qu’il n’a rien à perdre, et cela lui confère un énorme pouvoir.
Plus je songeais à cette force incroyable qui est la sienne, plus elle me semblait instructive et riche d’enseignement. Je me surpris moi-même à profiter de son exemple et à dominer mes propres peurs. Je décidai que l’intrépidité sous toutes ses formes serait le sujet de notre livre.
Concrètement, il ne fut pas difficile d’écrire La 50e Loi. En observant Fifty et en bavardant avec lui, je relevai certains schémas de comportement et certains thèmes qui constituent les dix chapitres de ce livre. Une fois ces thèmes fixés, j’en ai discuté avec lui et nous les avons affinés ensemble. Nous avons parlé de la façon dont on surmonte la peur de la mort, de la capacité à embrasser le chaos et le changement, du cheminement mental consistant à voir dans chaque revers de fortune une occasion de conquête du pouvoir. Nous avons fait le lien entre ces idées et nos expériences personnelles d’une part, et le monde en général d’autre part. J’ai ensuite étendu ces considérations aux résultats de mes propres recherches, en faisant le parallèle entre les exemples de Fifty et ce qu’avaient vécu d’autres personnages historiques faisant preuve de la même intrépidité.
En somme, dans ce livre, il est question d’une philosophie particulière de la vie que l’on peut résumer ainsi : nos peurs sont telle une prison qui limite notre domaine d’action. Moins vous avez peur, plus vous avez de pouvoir, et plus vous pouvez vivre pleinement. Notre intention est que La 50e Loi vous fasse découvrir ce pouvoir pour vous-même. »
Décrouvrez l'incroyable histoire de 50 Cent
et les Lois qu'en a tiré Robert Greene pour réussir dans LA 50e LOI.
À LIRE PROCHAINEMENT SUR NOTRE BLOG : Saisir sa chance et transformer le négatif en positif,
l'expérience de 50 Cent
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