Nous ne travaillons pas aujourd'hui comme nos ancêtres le faisaient il y a deux ou trois siècles. La nature de nos tâches a changé, nos niveaux de vie et nos techniques de management aussi. Enfin... c'est ce que vous croyez !
À quelques détails près, nous suivons exactement le même schéma que nos aïeux, c'est-à-dire que nous obéissons à des consignes énoncées par d'autres pour obtenir une récompense (salaire, prime, promotion) ou pour éviter une sanction (mauvaise note, échec, licenciement).
Pourquoi notre système de motivation n'a-t-il pas évolué avec nous ? Dans le monde du travail d'aujourd'hui, nous avons le plus souvent affaire à des tâches complexes où la créativité et l'autonomie l'emportent sur la répétitivité et le côté mécanique des travaux d'autrefois. Alors comment devons-nous repenser notre motivation ? Quel comportement correspond davantage à nos sociétés actuelles ?
Réponse de Daniel Pink, dans cet EXTRAIT de son livre La vérité sur ce qui nous motive :
« Si nous voulons renforcer nos organisations, dépasser les mauvaises performances actuelles et comprendre ce qui ne fonctionne pas bien dans nos entreprises, dans notre vie et dans notre monde, il nous faut passer de Motivation 2.0 à Motivation 3.0, c’est-à-dire du type X au type I (j’utilise ces deux lettres pour bien distinguer ce qui relève de la motivation extérieure - dite "extrinsèque" - et ce qui relève de la motivation intérieure - dite "intrinsèque").
[...] Le comportement de type I est une ressource renouvelable. Le comportement de type X pourrait être comparé au charbon et le type I à l’énergie solaire. Pendant longtemps, le charbon a été la ressource énergétique la moins chère, la plus facile à utiliser et la plus rentable. Le charbon présente cependant deux inconvénients. Tout d’abord, sa combustion produit des effets néfastes comme la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre. Ensuite, c’est une ressource qui n’est pas infinie et son exploitation devient de plus en plus difficile et coûteuse avec le temps. Il en est de même du comportement de type X, sachant que le fait de privilégier les récompenses et les sanctions produit des effets secondaires. Les motivateurs conditionnels sont eux aussi de plus en plus coûteux. En revanche, le comportement de type I, qui repose sur la motivation intrinsèque, mobilise des ressources qui peuvent facilement se renouveler et engendre peu de dégâts. C’est l’équivalent d’une énergie propre : peu coûteux, sans risque et indéfiniment renouvelable.
Le comportement de type I favorise davantage le bien-être physique et mental. D’après de nombreuses études portant sur la théorie de l’autodétermination, les personnes qui privilégient
Enfin, le comportement de type I dépend de trois éléments : l’autonomie dans l’activité, la maîtrise de l’activité et l’identification au but poursuivi. Le comportement de type I n’est pas induit par des forces extérieures, il vise à progresser dans une activité qui a de l’importance et cette recherche de l’excellence est associée à un objectif plus large.
Certains pourront trouver ces idées naïves ou idéalistes, mais la science nous indique le contraire. La science confirme que ce type de comportement est essentiel à l’être humain, et qu’aujourd’hui, dans une économie qui évolue rapidement, il est également essentiel à la réussite dans les activités professionnelles, dans la vie privée et dans toute forme d’organisation.
Nous avons le choix. Nous pouvons nous en tenir à une conception de la motivation humaine qui s’enracine davantage dans les vieilles habitudes que dans la science moderne. Ou bien nous pouvons tenir compte de ce que nous apprennent les chercheurs, adapter nos entreprises et notre vie privée au XXIe siècle et mettre au point un nouveau système d’exploitation qui nous permette de mieux travailler. »
Découvrez l'explication détaillée des 3 éléments clés de la motivation (autonomie, maîtrise et finalité) dans un prochain billet à paraître très prochainement !
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