Comment être vraiment motivé ?
En pensant à une belle récompense ?
Pourquoi pas...
En craignant une punition ?
Éventuellement...
Mais que se passe-t-il quand ces deux options ne fonctionnent plus ?
Selon la plupart des managers, faire miroiter un salaire, une prime ou une promotion suffit à galvaniser les troupes et à faire fonctionner n'importe quelle entreprise. Mais est-ce vraiment le cas ? Avons-nous de meilleures idées si nous sommes mieux payés ? Sommes-nous plus créatifs, plus novateurs s'il y a une promotion à la clé ?
La réponse de Daniel Pink dans son ouvrage La vérité sur ce qui nous motive, c'est que toutes ces pressions extérieures ne conduisent généralement qu'à un stress démesuré et des solutions bâclées, satisfaisantes à court terme mais préjudiciables à long terme.
Alors quels sont les vraies clés de la motivation ? Comment être profondément impliqué dans son travail ? Comment gagner en productivité tout en y prenant du plaisir ?
Découvrez les 3 clés de la motivation dans ces EXTRAITS de LA VÉRITÉ SUR CE QUI NOUS MOTIVE :
L’autonomie
« Songez un instant aux grands artistes du siècle dernier et à la façon dont ils travaillaient : à Pablo Picasso, par exemple, à Georgia O’Keeffe ou à Jackson Pollock. Motivation 2.0 n’a jamais été leur système d’exploitation. Personne ne leur a jamais dit : "Vous allez peindre tel tableau. Vous vous y mettrez chaque matin à 8h30 précises. Vous devrez peindre avec les collaborateurs que nous avons choisis pour travailler avec vous. Et vous devrez peindre selon la technique suivante…" Cette idée même est grotesque.
Et pourtant, vous savez quoi ? Cette idée est tout aussi grotesque dans votre cas. Que vous soyez plombier, commerçant, représentant ou professeur, vous avez autant besoin d’autonomie qu’un grand peintre.
Cela dit, l’autonomie ne signifie pas l’absence de comptes à rendre. Quel que soit le système d’exploitation, il faut que les gens soient responsables de ce qu’ils font et qu’ils rendent compte de leur travail. Il existe cependant différents moyens d’atteindre cet objectif, en fonction de différentes hypothèses concernant notre nature profonde. Avec Motivation 2.0, on supposait qu’en laissant trop de liberté aux salariés, on les inciterait à ne rien faire, et que l’autonomie leur éviterait de devoir rendre des comptes. Motivation 3.0 part d’une hypothèse différente, à savoir que les gens veulent avoir des comptes à rendre et que pour cela, il est préférable qu’ils aient le contrôle de leurs tâches, de leur temps, de leur technique et du choix de leurs coéquipiers. »
La maîtrise
« Le contraire de l’autonomie est le contrôle, et comme ces deux notions représentent deux situations très différentes en termes de comportement, elles nous orientent dans deux directions différentes. Le contrôle implique la soumission, tandis que l’autonomie implique l’implication. Cette distinction nous amène au second élément du comportement de type I : la maîtrise, c’est-à-dire le désir d’être toujours meilleur dans une activité donnée.
[...] Au travail, une source de frustration courante provient du décalage fréquent entre ce que l’on doit
[...] Mais le chemin de la maîtrise n’est pas une sinécure. Si c’était le cas, nous serions plus nombreux à le suivre jusqu’au bout. La maîtrise est un chemin difficile. Parfois, et même souvent, ce n’est pas une partie de plaisir. C’est là une des leçons que le psychologue Anders Ericsson a tirées de ses travaux novateurs. Selon ses termes, "un certain nombre de caractéristiques dont on pensait qu’elles reflétaient un talent inné sont en réalité le résultat d’une pratique intensive d’au moins 10 ans". La maîtrise – d’un sport, d’un instrument de musique ou d’une activité professionnelle – exige des efforts, de la difficulté, de la peine et de l’énergie sur une période prolongée (non pas sur une semaine ni sur un mois, mais sur des années).
On peut s’approcher de la maîtrise. On peut se diriger vers elle. On peut s’en retrouver infiniment proche, mais on ne pourra jamais la toucher. La maîtrise est une chose impossible à posséder complètement. Tiger Woods, peut-être le plus grand golfeur de tous les temps, a bien déclaré qu’il devait – et qu’il pouvait – s’améliorer. Il l’a dit quand il était amateur, et il le redira après sa meilleure partie ou à la fin de sa saison la plus réussie. Son but, c’est la maîtrise. On le sait parfaitement. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est conscient du fait qu’il ne l’atteindra jamais. Elle lui échappera toujours. Pourquoi courir après ce que l’on ne pourra jamais atteindre tout à fait ? Mais c’est aussi une grande tentation. Pourquoi ne pas essayer ? Le plaisir est davantage dans la quête que dans la réalisation. En fin de compte, la maîtrise nous attire précisément parce qu’elle nous échappe. »
La finalité
« Les deux premiers piliers du type I, l’autonomie et la maîtrise, sont essentiels mais, pour que l’édifice tienne, il faut un troisième pilier : c’est la finalité, qui offre aux deux autres un contexte viable. Les gens autonomes qui recherchent la maîtrise sont des gens brillants, mais ceux qui associent cette recherche à un objectif plus grand peuvent atteindre des résultats encore plus considérables. Les personnes les plus profondément motivées – sans parler des plus productives – mettent leurs désirs au service d’une cause qui les dépasse.
[...] On constate aujourd’hui que la motivation du profit, aussi puissante qu’elle puisse être, ne suffit pas toujours aux individus ni aux organisations. Une source d’énergie aussi importante, que nous avons souvent négligée ou écartée parce que nous la trouvions irréaliste, est ce que l’on pourrait appeler la "motivation de la finalité". C’est la grande distinction entre les deux systèmes d’exploitation. Motivation 2.0 était centré sur la maximisation du profit. Motivation 3.0 n’exclut pas le profit, mais accorde autant d’importance à la maximisation de la finalité.
[...] Concernant l’autonomie et la maîtrise, les adultes devraient prendre exemple sur les enfants. Toutefois, il en va peut-être différemment de la finalité. Être capable d’envisager les choses dans leur globalité, méditer sur sa propre condition de mortel, comprendre ce paradoxe qu’atteindre certains objectifs n’est pas la réponse, tout cela suppose un certain vécu. Sachant que pour la première fois, l’humanité comptera bientôt davantage de personnes ayant dépassé 65 ans que d’enfants de moins de 5 ans, le moment ne pourrait pas être mieux trouvé. »
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