Pour tous ceux qui prennent régulièrement la plume sur leur blog, leur journal ou leur livre en cours d'écriture, voici quelques conseils et astuces pour éviter les pièges les plus fréquents et trouver les bons mots, en toute occasion.
EXTRAIT DU LIVRE ÉCRIRE ET TROUVER SES LECTEURS, de Brigit Hache.
Les formules qui font mouche
Colette disait «qu’il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne». La formule qui fait mouche, c’est cette phrase qui résume votre pensée, qui fait ressentir à votre lecteur la sensation ou l’émotion exacte. Georges Simenon donnait un conseil qui résume cette formule : «Je n’écris pas : “il pleuvait à verse”, j’écris : “Maigret était trempé.”»
La formule est vivante, le lecteur visualise parfaitement la scène. Dans l’écriture d’un roman, d’une nouvelle, il ne faut pas dire, mais montrer. Dans la phrase de Simenon, le lecteur ressent la violence de la pluie, l’embarras de Maigret d’être trempé…
Écrivez simplement, vos mots doivent aller à l’essentiel c’est ainsi que votre lecteur ressentira cette intimité voulue par l’auteur. Le problème de la formule qui fait mouche n’est pas nouveau, je ne résiste pas à l’envie de vous faire (re)découvrir ce texte écrit en 1674 :
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
[…]
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
[…]
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Nicolas Boileau, L’Art poétique, Chant I.
Allégez et simplifiez
Comme l’a écrit l’auteur de 1984, Georges Orwell, «n’écrivez jamais un mot long si un mot court fait l’affaire». Il ajoutait : «S’il est possible de supprimer un mot, faites-le !» Ces conseils, écrits en 1946, sont plus que jamais de rigueur, quel que soit le genre d’ouvrage que vous avez choisi d’écrire.
Utilisez des phrases courtes, des descriptions qui n’en finissent pas ont tendance à lasser. Cherchez des synonymes aux mots que vous retrouvez de nombreuses fois dans votre texte. Vous avez accès à de nombreux dictionnaires sur le sujet ou avec la fonction Outils de votre ordinateur.
Pour rendre votre texte clair et cohérent, supprimez :
- Les mots superflus : évitez le remplissage, le bla-bla, les expressions redondantes. Personne n’est dupe… Restez concis, et bannissez une fois pour toutes les phrases du style : «il est intéressant de noter que…», «on ne peut pas vraiment dire que», «à la suite de quoi…».
- Les répétitions (on les découvre après une lecture approfondie… si, si).
- La tournure passive (elle alourdit la phrase, n’est-ce pas plus agréable de lire : «Paul dédicace son nouveau roman» que «le nouveau roman a été dédicacé par Paul» ?).
- Les propositions relatives : attention si votre phrase comporte des pronoms relatifs à la douzaine (qui, que, dont…), ils nuisent à la compréhension du texte (et fatiguent votre lecteur).
- Les adjectifs inutiles (le beau et merveilleux coucher de soleil lumineux, vous voyez).
- Les termes familiers, le langage parlé, comme le langage trop universitaire.
- Les verbes qui reviennent à toutes les lignes : avoir, être, dire, faire, voir… Remplacez-les par des synonymes. Utilisez la richesse de la langue française, il y a forcément un mot qui remplacera plus avantageusement ces verbes.
- Les phrases trop longues : faites des phrases courtes et fractionnez celles qui sont trop longues.
Limitez les adverbes
Ne croyez pas donner du mouvement en utilisant de nombreux adverbes dans votre texte. Leur utilisation excessive alourdit votre style. Le rôle des adverbes est d’apporter une détermination, un complément d’information à un autre mot. Il arrive que l’adverbe soit le mot qui porte l’information importante de la phrase, et, dans ce cas, il est indispensable.
N’hésitez pas à le supprimer s’il ne change pas le sens de la phrase. Le plus souvent les adverbes encombrent le texte et l’alourdissent. Si le mot ne se suffit pas à lui-même, c’est qu’il ne convient pas à la phrase.
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