Avant-propos de Gérard Leleu
« L’orgasme ? C’est dans les bras de mon ami, le bonheur absolu, c’est le plus merveilleux et le plus extraordinaire des plaisirs. Mon sexe est parcouru d’ondes de chaleur, de vagues, de vibrations, de cascades, de spasmes voluptueux. Et tout ça passe dans mon ventre, dans mes cuisses. Puis ça s’étend à tout mon corps, ça monte dans mon dos, ça gagne ma tête. Je ne sais plus où j’en suis ! Alors une détente fabuleuse m’envahit, je flotte hors du temps. Et j’éprouve pour mon ami un sentiment d’amour infini. »
« L’orgasme ? Je ne sais pas ce que c’est. Je ne me suis jamais masturbée. J’avais entendu dire, enfant, que c’était très mauvais. Avec mon mari ? J’ai tellement peu de plaisir que je peux dire que je suis frigide. Mais cela ne me dérange absolument pas, il y a tellement de choses plus intéressantes, le ski par exemple. Quand je fais l’amour, c’est pour faire plaisir à mon conjoint. De toute façon il n’y a pas de remède à ça ! »
Une grande majorité de femmes éprouvent des difficultés à atteindre l’orgasme. Encore faut-il distinguer les situations : seules, par autocaresse du clitoris, elles y accèdent facilement (95 %) ; quand c’est le partenaire qui stimule le bouton magique, c’est un peu moins facile (45 %). Ce qui est plus difficile, c’est d’obtenir l’orgasme par la pénétration du pénis de Monsieur dans le sacrosaint vagin ; il ne serait au rendez-vous que chez 30 % des femmes. Ainsi des dizaines de millions de femmes ne jouissent pas au cours du coït. Tout irait mieux si on connaissait les secrets des femmes.
Les secrets de leurs jouissances et de leur volupté suprême, l’orgasme, les femmes les ont longtemps cachés et même souvent cachés à elles-mêmes, jusqu’à les oublier parfois, tant était grande leur répression par les hommes du patriarcat.
Naturellement les femmes ont une sexualité puissante, riche et admirable, supérieure même à celle de l’homme – ce qui fut sans doute la cause de sa répression. Leur sexe se compose de deux pôles érogènes, le clitoris et le vagin, pourvus d’un nombre de récepteurs sensibles plus grand que chez l’homme, et de tissus érogènes dont le volume total est plus important que celui des mâles. C’est dire que potentiellement les femmes ont une fabuleuse capacité d’obtenir un orgasme. Et d’ailleurs, quand les circonstances leur sont favorables, elles obtiennent facilement des orgasmes et des orgasmes souvent époustouflants.
De plus la femme est d’une sensualité étonnante : d’une part très étendue – toute la surface de son corps et ses divers orifices hors sexe – et d’autre part d’une telle acuité qu’elle peut entrer en jouissance et même obtenir un orgasme d’une simple stimulation d’une partie de sa peau. Mieux, la femme peut jouir par la seule pensée, son seul imaginaire (idées érotiques, rêveries) sans même stimuler aucune zone de son corps.
Alors pourquoi la femme détentrice d’une telle richesse érotique n’arrive-t-elle toujours pas à s’éclater ? C’est parce que l’homme, qui pourtant devrait être son allié, s’est mis et se met encore trop souvent entre elle et son plaisir. Seule, par autocaresses, la femme jouit vite et pleinement. Avec un partenaire, par caresses (du clitoris et du vagin) ou par coït, elle jouit parfois, mais elle en est incapable lorsque l’homme s’interpose sous la forme d’une interdiction (religieuse souvent) ou par son ignorance et sa maladresse.
Comment rendre à la femme son extraordinaire capacité érotique et la combler de volupté et de bonheur ?
• Il faut qu’elle se libère de toute contrainte, de tout interdit.
• Il faut qu’elle recontacte ses secrets au fond d’elle et ose les exprimer. Encore faut-il que l’homme sache les accueillir et les honorer. En un mot, aimer la femme.
Jouir et se réjouir est le souhait secret de toute femme, elle en sait les bienfaits, en particulier la détente et l’euphorie que le plaisir apporte et qui la soulage quelque peu du poids de la condition humaine (l’angoisse, le stress, la douleur).
La proximité optimale de son aimé aimant et l’épanouissement de sa féminité.
Mais surtout qu’on ne fasse pas de cette possibilité une obligation. Et qu’on ne lui rebatte pas les oreilles avec l’orgasme.
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