André FOURÇANS est professeur d’économie à l’Essec.
Il a préfacé le livre Capitalisme et Liberté de Milton Friedman.
Il a enseigné aux États-Unis à l’université de l’Indiana et à l’université de Carnegie-Mellon. Conférencier international, il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont le best-seller L’économie expliquée à ma fille (édition revue et augmentée 2006) et La mondialisation racontée à ma fille (2001).
EXTRAIT DE LA PREFACE D'ANDRE FOURCANS DE
CAPITALISME ET LIBERTE :
« Il convient pour commencer de rappeler que le livre a été écrit fin des années 1950-début des années 1960, et publié en 1962. Cette date n’est pas anodine. Elle correspond à une période où l’interventionnisme gouvernemental aux États-Unis, et partout ailleurs dans le monde industrialisé, était considéré comme indispensable à la stabilité et au bien-être des économies. C’est une période où la vision keynésienne de la politique économique, avec son attachement à l’activisme étatique, dominait la pensée non seulement des économistes mais aussi des hommes politiques. Et last but not least, le monde était en pleine Guerre froide entre les États-Unis et l’ex-URSS, et les débats sur les mérites du marché comparé à ceux de la planification – et plus généralement ceux du libéralisme par rapport à ceux du socialisme (voire du communisme) –, battaient leur plein. Comme je l’ai dit, la pensée économique, mais aussi sociale et politique dominante, était outre-Atlantique en faveur des « libéraux » – le terme ayant ici une connotation différente de celle employée en Europe : dans notre vocabulaire les libéraux américains devraient plutôt être qualifiés de sociaux-démocrates ou même de socialistes selon le degré souhaité d’intervention de l’État. Le livre de Friedman, qui prenait des positions à contre-courant de cette pensée dominante, fut un vrai pavé dans la mare, même s’il mit un certain temps avant que ses ventes ne décollent.
Au cœur de son analyse : la liberté individuelle et la concurrence induite par des marchés ouverts doivent constituer les fondements de la « bonne société ». Ils fournissent une méthode puissante pour résoudre maints problèmes de société, et ce dans des domaines qui débordent des questions économiques au sens strict du terme. Bref, matière à perturber le confort intellectuel du moment. Et souvent celui d’aujourd’hui tant ces idées restent pour beaucoup sinon toujours d’une actualité certaine pour décortiquer et mieux comprendre de nombreuses grandes questions de ce début XXIe siècle, que l’on adhère ou non à la vision friedmanienne. »
Très bon livre, facile d'accès. Cela n'a pas été trop difficile de trouver un français pour le préfacer? ;
Rédigé par : miltonf | 06 décembre 2010 à 15:52
Merci pour votre commentaire. Non, je n'ai pas eu beaucoup de mal à convaincre André Fourçans qui était ravi d'avoir l'occasion de relire Capitalisme et Liberté.
Rédigé par : Stephane | 07 décembre 2010 à 12:11